Chers parents,
Je voulais aujourd’hui partager avec vous ce à quoi j’ai pu assister au grade 3. La SAÉ qui est en cours en grade 3 se nomme « Au travail, poètes! » et il est fascinant de voir l’enthousiasme des élèves grâce à la manière dont est organisé l’atelier de récitation.
Tout d’abord arrêtons-nous sur l’aspect didactique de la récitation. Pratique enseignante présente depuis que l’école existe, jamais elle n’a été plus au fait d’une conception d’un apprentissage du 21e siècle tel que l’émergence des conférences TED nous le montre. Pourquoi? Parce que la poésie forge pour l’élève son rapport au monde, aux autres, à soi et que la récitation ne se résume pas à un exercice de mémorisation, mais sert d’abord à la maîtrise du langage oral.
Les élèves de grade 3 ont eu à choisir la semaine dernière dans une banque de dix poèmes celui qui leur plaisait le plus. Tous les textes étaient différents en longueur et en difficulté, certains franchement rigolos, mais après en avoir pris connaissance les élèves étaient certains de leur choix et n’en auraient changé pour rien au monde. La situation pédagogique, qui avait été clairement expliquée en classe, encadrait l’apprentissage par tranche d’une semaine chacune. Elle offrait aux élèves de réciter leur poésie lorsqu’ils se sentaient prêts, de venir en pair s’il le préférait, et même d’avoir recours à un souffleur dans une approche au pinacle de la différenciation. En voyant que certains élèves demandaient à réciter plusieurs fois de suite leur poésie, ce dernier « amendement » a été accepté à l’unanimité! Ainsi, pendant la période de transition entre deux activités, les élèves revendiquaient le privilège de déclamer leur texte. C’est à ce moment que je suis rentrée en classe.
— Qui veut montrer à Magali comment il connaît bien sa poésie?
C’est déjà un choc pour moi de voir une forêt de mains qui se lèvent. Un élève me demande de baisser la lumière. Ce moment se passe dans le calme, dans une ambiance feutrée qui met tout le monde à l’aise. C’est un vrai moment de partage et de communication. Des sourires s’accrochent à des minois ravis, fiers de si bien parler le français. Les participants défilent les uns après les autres. Certains n’ont pas pu attendre le délai d’une semaine pour réciter leur nouveau poème, d’autres auront besoin d’un peu plus de temps pour l’apprendre, certains demandent effectivement l’aide d’un partenaire.
— Ce n’est pas grave si on dépasse un peu le temps d’une semaine pour connaître sa poésie, me confit l’enseignante avec un grand sourire. L’important c’est leur effort et leur engouement. Qu’ils aient envie de participer et de s’exprimer en français, c’est cela mon pari.
Je suis d’accord. Ce n’est pas grave du tout. Cette activité se conclut dans deux semaines et je tenais à remercier tous les participants à cette merveilleuse fête du français, prélude de la Francofête : Marie-Andrée pour son initiative; les élèves pour leur talent; et vous, les parents, pour vous être prêtés au « jeu » à la maison.
Vos enfants sont formidables, mais nous le savions tous déjà!